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Surcharge des pneus de tracteur

Surcharge des pneus de tracteur, quels sont les 6 pièges à éviter

Écrit par : Expert Pneu Tracteur | 04 avril 2022

Votre tracteur est puissant, vous avez donc fait le choix de travailler avec des outils plus grands et plus lourds, car il semble évident que le travail va être plus rapide et le nombre de rotations sur la parcelle va diminuer.
Seulement ce raisonnement n’est pas complet, pour assurer un vrai bonus de productivité, il faut prendre en compte la capacité des pneumatiques, car la surcharge des pneus peut avoir des conséquences sur la productivité et sur vos économies potentielles. En effet des pneus très chargés doivent monter en pression pour compenser l’écrasement lié au poids des outils.
Malheureusement une pression élevée implique que le pneu s’enfonce davantage dans le sol, la résistance au roulement augmente au détriment de la traction, les pneus ont tendance à patiner, vous faisant perdre du temps et cet excès de patinage va les user prématurément.

Voici dans cet article, les 6 pièges qui peuvent entrainer une surcharge de vos pneus de tracteurs

Le contrôle de la charge est-il vraiment nécessaire ?

La surcharge est l’un des facteurs qui favorisent le plus la détérioration prématurée des pneus agricoles. Si vous transportez des charges ou des outils trop lourds par rapport à l’indice de charge recommandé par le constructeur, vous risquez d’user vos pneus rapidement, voire de causer une avarie, qui nécessiterait un remplacement.
Il est donc important de contrôler régulièrement la charge de votre tracteur pour préserver vos pneumatiques.

Pesée du train arrièrePesée du train arrière

Chaque modèle de pneu agricole dispose d’un indice de charge qui lui est propre. Celui-ci est tout simplement inscrit sur le flanc du pneu afin d’indiquer aux utilisateurs la capacité de charge maximum qu’il peut supporter pour une vitesse donnée (l’indice de vitesse est associé à l’indice de charge, par exemple A8 pour 40 km/h, ou D pour 65 km/h), avec une pression de gonflage de référence de 1,6 bar en général.

Il est constitué d’un chiffre suivi d’une lettre, sachant que celle-ci fait référence à l’indice de vitesse maximale. Par exemple, le marquage 171 A8 correspond à une charge maximale de 6150 kg, sans dépasser 40 km/h.
Certes, il n’est pas évident de connaitre la correspondance exacte de ces chiffres, c’est pourquoi les fabricants vous mettent à disposition un tableau de correspondance des indices de charge, pour vous aider à vous y retrouver facilement.

Indices de chargeÀ gauche 171 A8 (Indice de charge 171 = 6150 Kg, Indice de vitesse A8 = 40 km/h).
À droite 173 D (Indice de charge 173 = 6500 kg, Indice de vitesse D = 65 km/h).

 

Piège n°1 : Une mauvaise répartition de la charge

L’une des erreurs à éviter lorsque votre tracteur est surchargé est d’ignorer la répartition des masses sur vos pneus agricoles. En effet, celle-ci conditionne :

  • la capacité de traction de votre machine,
  • l’équilibre global de votre attelage,
  • l’usure de vos pneus,
  • la préservation de vos sols et donc le bon développement de vos cultures.

Lorsque vous travaillez avec des outils lourds, le train arrière subit la majorité du report de charge, ce qui déstabilisera l’ensemble de votre attelage.
Il est donc difficile de diriger votre tracteur à cause du pont avant qui tend à se soulever et la direction qui a du mal à répondre, notamment en conditions humides.
La surcharge à l’arrière provoque également un patinage des pneus arrière, ce qui favorise davantage le tassement du sol et l’usure prématurée des pneumatiques.

Quelle est la bonne répartition des charges

Pour un tracteur à quatre roues motrices, il est recommandé de répartir les charges de 60 à 65% sur le train arrière et 35 à 40% sur le train avant.
En obtenant cette répartition vous allez améliorer la capacité de traction de votre machine en ajoutant un outil sur le relevage avant ou un lestage par masse métallique tout en faisant attention à ne pas trop surcharger l’ensemble de votre attelage au risque d’augmenter votre consommation de carburant.

Une bonne répartition des charges entre les trains avant et arrière vous aide à travailler dans les meilleures conditions tout en préservant vos pneus.

Répartition des charges

 

Piège n°2 : Une pression approximative en charge

Utiliser un réglage de pression moyen ou approximatif comme pour votre voiture, si vous roulez à vide et que vous roulez doucement n’aura que très peu de conséquence sur l’état de vos pneumatiques.

Cependant le réglage d’une pression moyenne établie une fois pour toutes, est une erreur majeure dans le cas des pneus agricoles, en effet le poids de vos outils ajoute plusieurs milliers de kilos supplémentaires sur vos pneus arrière.

De plus le report de charge passera du simple au double entre la route, avec l’outil levé, et le champ avec l’outil posé. Ces différences d’amplitude dans la charge n’ont rien à voir avec ce que peuvent subir vos pneus de voiture.

Malgré leur solidité vos pneus agricoles, comme tous les pneus compensent la charge par la pression d’air interne.

Sans une pression parfaitement adaptée à la charge ainsi qu’à la vitesse d’avancement, ils vont subir une déformation trop importante des flancs et de la structure interne du pneu. Lors du roulage sur route, la gomme va s’échauffer avec la vitesse et devenir plus fragile accélérant ainsi l’usure.

Piège n°3 : Un mauvais lestage

Excès de lestage

Le recours au lestage est souvent nécessaire afin d’assurer une bonne répartition des charges sur votre attelage et éviter l’excès de patinage.

Cependant si vous utilisez des outils lourds ou de grande dimension qui sont à la limite de la capacité de votre tracteur, vous allez générer un problème de surcharge globale par l’ajout de masses additionnelles pour l’équilibrage avant / arrière.
Cette surcharge générale de votre attelage, vous oblige à monter en pression pour éviter l’écrasement de vos pneus, qui conduira inévitablement à une augmentation du patinage, entrainant une usure rapide, une consommation excessive et à la compaction de vos sols, donc à la dégradation de vos rendements dans le temps.

Un lestage à l’eau permanent, souvent inutile

Le lestage à l’eau de vos pneus de tracteur est une situation économique si vous travaillez tous les jours aux champs, mais généralement, l’utilisation de la machine ne se limite pas aux champs et pour gagner du temps, on a tendance à laisser l’eau dans les pneus pour toute la saison.

Le poids mort permanent occasionné par cette masse d’eau se ressent principalement sur votre consommation de carburant. Outre cette perte financière, vous devrez vous attendre à une influence négative sur la flexion du pneu et la tenue de route.

Le lestage à l’eau risque de provoquer un effet de balancier, qui peut déséquilibrer l’ensemble de votre attelage si vous roulez à vitesse élevée.

 

Piège n°4 : Ignorer les avantages de la technologie des pneumatiques

Les pneus agricoles standards sont conçus avec des matériaux moins résistants et moins performants que les pneus technologiques. Cela signifie qu’ils ne peuvent pas forcément supporter toutes les contraintes de charges liées à votre activité ou au poids de vos outils.

Pour éviter de dégrader vos pneus rapidement, vous êtes obligé de réduire votre vitesse, d’éviter de trop lester, d’éviter si possible les outils trop lourds et d’adapter la pression de vos pneus très régulièrement en fonction de la charge et lors du passage d’un sol à l’autre.

Avantages des technologies IF ou VF

Les pneus de technologie IF (Improved Flexion) et VF (Very high Flexion), se caractérisent par une plus grande capacité de flexion de leurs flancs, grâce à des matériaux spécifiques plus robustes, ce qui leur permet de supporter une charge plus importante que les pneus standards.

Les pneus IF peuvent supporter jusqu’à 20% de charge supplémentaire, par rapport aux pneus standards et jusqu’à 40% de plus pour les pneus VF.

Pneus de technologie IF et VF

Piège n°5 : Ne pas vérifier ou adapter la pression régulièrement

La durée de vie de vos pneus agricoles est étroitement liée aux réglages de pression liés à la charge supportée. Malheureusement, faute de temps ou par manque de vigilance, les réglages de pression sont souvent négligés.

Pour éviter de compacter les sols on a tendance à réduire la pression aux champs, lorsque l’outil arrière est posé au sol, cependant la surcharge se produit souvent lorsque vous prenez la route avec l’outil arrière levé, ce qui multiplie le report de charge par deux sur le train arrière. Si le réglage de pression n’est pas fait à chaque changement de sol, vous allez user vos pneus très rapidement.

Si à l’inverse, vous avez réglé la pression pour compenser la charge sur route, lorsque vous entrez sur la parcelle vos pneus sont surgonflés, vous allez compacter les sols, patiner et user rapidement la gomme.

Le réglage de pression s’impose donc à chaque changement de sol.


Piège n°6 : Ne pas adapter la vitesse en surcharge

Chaque modèle de pneumatique comporte un indice de vitesse inscrit sur son flanc. Cette information est toujours associée à l’indice de charge comme le précédent exemple : «171 A8». Pour une charge de 6150 kg vous devez respecter la vitesse A8 soit 40 km/h.

Ces deux indices sont toujours associés car plus le poids du tracteur augmente, plus la déformation subie par le pneu sera importante.

Si vous roulez en surcharge à une vitesse élevée sur route, le pneu subit une déflexion excessive au niveau du sol. À cause de la vitesse, il n’aura pas le temps de reprendre complètement sa forme initiale après un tour de roue, ce qui augmentera davantage la déformation, entrainant un échauffement extrême de ses composants, pouvant aller jusqu’à la rupture de la carcasse sur une longue distance. Rouler dans de telles conditions augmente donc le risque d’accident.

Si vous roulez au-delà de la vitesse recommandée par le fabricant avec de lourdes charges, la capacité de résistance du pneu sera réduite à cause de l’augmentation de la température de la gomme en contact avec le revêtement routier.

rupture de la carcasse

Pour travailler dans les meilleures conditions tout en préservant la durabilité du pneu, vous devez respecter la charge maximum recommandée par le manufacturier pour une pression définie et une vitesse précise.

 


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